Je choisis comme titre un mot qui n’existe pas. Qui n’a pas de signification. Qui doit sa forme à deux mots superposés, espèce et espace, contenus dans le titre du livre Espèces d’espaces de Georges Perec, mon point de départ pour ce spectacle. Cette superposition est celle que j’explore dans mon approche du théâtre : mettre l’espèce dans l’espace ou même plus, faire en sorte que l’espèce et l’espace coïncident.
En arpentant le livre de Perec, j’exécute en quelque sorte un programme. Je pars de la première phrase d’Espèces d’espaces : « l’objet de ce livre n’est pas exactement le vide, ce serait plutôt ce qu’il y a autour ou dedans ». Et je l’applique au vide de la scène. J’arpente le plateau, physiquement, littéralement. J’intègre ses dimensions, j’éprouve les lois physiques qui le traversent, j’observe la machinerie. Je regarde autour. L’autour est le seul chemin possible qui me mène au dedans. Le vide du plateau contient toutes les formes, tous les spectacles. L’autour est le lieu des traces. C’est aussi le lieu de cette trace particulière qu’est l’écriture.
Le théâtre porte le geste maintes fois répété de réécrire par dessus les traces. Le processus d’ Espæce ressemblerait à cela, une superposition, un palimpseste. Qui rejoindrait alors la dernière phrase du livre de Georges Perec : « Écrire : essayer méticuleusement de retenir quelque chose, de faire survivre quelque chose : arracher quelques bribes au vide qui se creuse, laisser quelque part un sillon, une trace, une marque ou quelques signes. »
Aurélien BORY, mars 2016
« Vivre, c'est passer d'un espace à un autre, en essayant le plus possible de ne pas se cogner. »
Georges Perec
La vie est l’ensemble des propriétés vitales qui résistent aux propriétés physiques.
Claude Bernard
Avec
Guilhem Benoit, Cochise Le Berre, Katell Le Brenn ou Lise Pauton, Claire Lefilliâtre, Olivier Martin Salvan
Création des rôles
Guilhem Benoit, Mathieu Desseigne Ravel, Katell Le Brenn, Claire Lefilliâtre, Olivier Martin-Salvan
Conception, scénographie et mise en scène Aurélien Bory
Collaboration artistique Taïcyr Fadel
Création lumière Arno Veyrat
Composition musicale Joan Cambon
Conception technique décors Pierre Dequivre
Costumes Sylvie Marcucci, Manuela Agnesini
Automatismes Coline Féral
Régie générale Thomas Dupeyron
Régie plateau Thomas Dupeyron ou Thomas Tallon, Mickaël Godbille
Régie lumière Arno Veyrat ou Mallory Duhamel
Régie son Stéphane Ley
Directrice des productions Florence Meurisse
Administrateur Clément Séguier-Faucher
Presse Agence Plan Bey
Chant Winterreise (Le Voyage d’hiver) de Franz Schubert
Citations Georges Perec, Espèces d’espaces, © Éditions Galilée, 1974
PRODUCTION Compagnie 111 – Aurélien Bory
COPRODUCTION Festival d’Avignon ; ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie ; Le Grand T théâtre de Loire-Atlantique Nantes ; Le théâtre de l’Archipel – scène nationale de Perpignan ; Théâtre de la Ville – Paris ; Maison des Arts de Créteil ; Le Parvis scène nationale de Tarbes Pyrénées.
Accueil en résidences La nouvelle Digue – Toulouse, La FabricA-Avignon, ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie, CIRCa-Auch.
La compagnie 111 – Aurélien Bory est conventionnée par le Ministère de la culture et de la communication – Direction Régionale des Affaires Culturelles de Occitanie / Pyrénées – Méditerranée, la Région Occitanie / Pyrénées – Méditerranée et la Ville de Toulouse. Elle reçoit le soutien du Conseil Départemental de la Haute-Garonne.
Photos Aglaé Bory, Christophe Raynaud de Lage.